Plus de deux mois après en avoir fait l’annonce, Facebook a finalement commencé mardi à accepter les candidatures à son programme d’aide aux PME, qui devrait verser 3,5 millions à des entreprises de quatre agglomérations canadiennes.
Le programme est offert aux entreprises de 2 à 50 employés des agglomérations de Montréal, Toronto, Ottawa-Gatineau et Vancouver, soit là où Facebook tient des bureaux. Les candidates doivent être des entreprises à but lucratif, exister depuis plus d’un an et « connaître des difficultés liées à la COVID-19 ».
Facebook choisira environ 650 entreprises auxquelles elle remettra 5200 $ : 3200 $ en argent comptant et 2000 $ en crédits publicitaires sur sa plateforme. Il a été impossible, mardi, de savoir à quel moment ces sommes seront acheminées. La période de candidatures est ouverte jusqu’au 2 juin.
Bien que le formulaire initial à remplir ne soit pas aussi exigeant, les conditions d’utilisation présentées par Facebook et Ureeka, l’entreprise chargée d’administrer le programme, indiquent que les candidats acceptent de fournir une multitude de données sur eux et leur entreprise, notamment : race, genre, orientation sexuelle, plans d’affaires, dossiers de présentation, revenu déclaré, situation économique, renseignements sur leurs actifs et passifs, antécédents professionnels, etc.
« Ce programme a été conçu pour aider les petites entreprises à rester à flot, et toute suggestion selon laquelle nos motivations seraient ailleurs est fausse », a rétorqué par écrit un porte-parole de Facebook Canada.
Des « juges bénévoles »
Pour sélectionner les entreprises qui recevront ces prêts, Facebook fera appel à des « juges bénévoles », peut-on aussi lire dans les conditions. Ceux-ci auront accès aux données fournies par les entreprises, mais leur identité n’a pas été publiée. Un organisme américain du nom de 1863 Ventures fait aussi partie de ceux qui peuvent avoir accès aux données. Celui-ci est utilisé « uniquement pour gérer les virements de fonds transfrontaliers, ainsi que pour les questions fiscales et comptables qui s’y rapportent pour les bénéficiaires de subventions », a expliqué Facebook dans une réponse écrite.
Les membres d’un conseil consultatif « fourniront à Facebook et aux partenaires du programme un point de vue et une expertise à l’échelle locale », explique Facebook. Ces membres proviendront de la Chambre de commerce du Canada, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), ainsi que des chambres de commerce des villes de Toronto, Ottawa, Gatineau et Vancouver, mais pas Montréal.
« C’est une période chargée pour les chambres de commerce du pays, et bien que nous ayons consulté et invité plusieurs organisations de la région de Montréal, nous comprenons que tout le monde n’a pas la capacité de jouer un rôle officiel au sein de notre Conseil consultatif », a indiqué Facebook par courriel.
De son côté, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain affirme tout simplement ne pas avoir été consultée.
— Jean-François Codère, La Presse